Des bouchons et encore des bouchons !

Vous ne vous en rendrez peut-être pas compte si vous venez passez des vacances sur mon île, mais ici pour les locaux, la circulation est un cauchemar. Sur la côte ou en ville, le réseau routier est saturé. Les embouteillages, il y en a partout et tous les jours (même à l’intérieur des supermarchés, mais ça, c’est un autre sujet)! Je vous défie d’aller faire vos courses le samedi après-midi, vous ne soupçonnez pas quel calvaire c’est.

Donc, si le réseau est saturé, c’est à cause du nombre de voiture et par conséquent aussi du nombre d’usagers. Les chiffres recueillis en 2010 sont alarmants : près de 500 000 véhicules pour une population de plus de 800 000 habitants. En d’autres termes, plus de la moitié des habitants possède une voiture, peut-être même plus qu’une voiture. En effet, avec le phénomène du tunning, beaucoup s’offrent le luxe d’une voiture de soirée ou du dimanche. Si l’on ajoute à cela les 20 000 nouveaux véhicules importés chaque année, la situation s’aggrave très vite ! Il y a quelques années, des journalistes avaient fait le constat suivant : si l’on met en ligne toutes les voitures de l’île, on pourrait faire deux fois le tour de l’île. Nul doute qu’aujourd’hui, on puisse en faire au moins trois fois le tour !

Le réseau routier ne cesse de s’améliorer et de grands chantiers voient le jour, comme la Route des Tamarins par exemple. Une alternative a été proposée pour la Route du Littoral (ou en Corniche comme dans la chanson du ségatier Michel Admette à la fin de l’article), sans doute la route la plus chère de tout l’Océan Indien. Avec le Boulevard Sud à Saint-Denis, ou la déviation de Grand-Bois dans le Sud, on ne peut pas dire que tout ne soit pas mis en œuvre de ce côté pour tenter d’améliorer la situation.

Alors le problème viendrait-il du nombre des usagers et de leurs pratiques ? Malgré le fait que les voitures soient chères, beaucoup plus chères qu’en France métropolitaine, la tendance ici est : « à chacun sa voiture ! ». Le covoiturage est peu répandu, voire inconnu. Quant aux autres moyens de transport, leur fiabilité ou leur sécurité laissent à désirer. Effectivement, vu le relief (extrêmement) montagneux de la Réunion, le vélo n’est pas un choix malin, à moins d’avoir des mollets d’acier ! La moto reste une solution à envisager, mais les habitudes de conduite des usagers et le manque de sensibilisation rendent ce moyen de transport relativement dangereux. Enfin, le bus n’est absolument pas fiable. Des fois qu’il ne passe pas ou qu’il soit en retard, prévoyez deux à quatre heures de trajet supplémentaires si vous comptez vous rendre quelque part en bus. Un projet de « Tram-train » avait été proposé il y a quelques années, mais n’a jamais abouti.

En conclusion, malgré tous les efforts mis en œuvre, nous sommes toujours dans une impasse. Il semblerait qu’ici, ce soit comme ça : les embouteillages il faut vivre avec !