Que se passe-t’il à la Réunion ?

Cela a commencé avec l’occupation d’une mairie annexe par des (jeunes pour la plupart) demandeurs d’emplois réclamant directement auprès du maire des contrats aidés. Ensuite ceux d’un petit village dans les hauts de Saint-Louis ont manifesté et bloqué la route passant par leur village pour les mêmes raisons. Un arbre avait été abattu pour entraver la route. Cette semaine, ce sont de véritables émeutes qui ont éclatées au Port. Outre les dommages communs à ce genre d’évènement (poubelles brûlées, dégradations en tout genre sur la voie publique…etc), une station essence a été pillée et une mairie annexe incendiée.

Les violences sont ainsi montées crescendo et elles ont atteint cette semaine le summum. Au Port, beaucoup déplorent les actes de « violence gratuite » et les dégradations occasionnées. Une pétition contre ces violences est d’ailleurs actuellement en cours d’acquisition de signatures.

Les revendications des manifestants violents et « casseurs » sont claires : ils veulent du travail, par le biais de contrats aidés. Que sont ces contrats aidés ? Ce sont des contrats à durée déterminée dont l’Etat couvre une partie du coût. L’embauche devient donc moins coûteuse pour les employeurs et favoriserait l’insertion des bénéficiaires de ces contrats.

La plupart d’entre eux sont des jeunes sans diplômes ou expérience professionnelle et sont bien souvent déjà chefs de famille. Comment peuvent-ils s’insérer dans la vie active avec toutes ces contraintes ? La tendance actuelle étant à demander des diplômes pour tout et pour rien, cela n’arrange pas leur cas. De plus, ces demandeurs d’emploi ont quitté très tôt l’école et manquent souvent d’éducation pour vivre en société. Comment voulez-vous embaucher une personne qui s’habille inadéquatement, se comporte mal, parle mal, se montre même impoli ? Ces codes (bien se tenir, bien se comporter, être poli …etc) peuvent sembler évidentes pour la plupart d’entre nous mais elles ne le sont pas pour d’autres. Nombreux sont donc les obstacles à leur réussite.

Il ne s’agit pas de stigmatiser une partie de la population, bien au contraire. Le chômage touchant près de 30% de la population à la Réunion, ce ne sont pas tous ces chômeurs qui ont participé à ces actes de violence. Il est cependant aujourd’hui impossible de cautionner ces actes de violence. Comment cela pourrait-il être juste de donner du travail à un vandale ? « Je vandalise et on me donne du travail » remplacerait-il « je travaille bien à l’école et je réussirais » ?